⚖♂️ ♀️Quels sont aujourd’hui les principaux obstacles structurels qui freinent l’autonomisation des femmes dans les partenaires et comment la coopération internationale peut-elle contribuer à l’élever ?
▶ Dehbia KROUK, conseillère genre chez Expertise France s’est entretenue avec Fatou Elise BA, chercheuse en charge du programme Sécurité humaine au sein de l’IRIS - Institut de relations internationales et stratégiques au sujet des problématiques liées aux inégalités entre les hommes et les femmes dans le monde, surreprésentées dans les situations de pauvreté.
🔍 Cette série de vidéos a pour objectif de porter une réflexion sur l’avenir de la coopération technique internationale dans un contexte de bouleversements géopolitiques majeurs.
🤝 C’est dans ce contexte qu’Expertise France, agence française de coopération technique internationale et filiale du groupe AFD - Agence Française de Développement s’associe à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).
⏮ (Re)découvrez le « Livre Blanc » co-écrit par l’IRIS et Expertise France et dont l’objectif est de porter une réflexion sur l’avenir de la coopération technique internationale dans un contexte de bouleversements géopolitiques majeurs. 👉 https://lnkd.in/ecUyUDTe
Bonjour Fatou, ��lise, Bonjour, on va parler maintenant de s��curit�� humaine qui est le le sujet qui va nous int��resser pour les prochaines minutes. Je vais rentrer tout de suite dans le dans le vif du sujet avec une une premi��re question, est-ce que vous pouvez nous dire quels sont les principaux d��fis pour garantir l'acc��s des populations aux droits fondamentaux dans des contextes de crise prolong��e ou de fragilit�� institutionnelle��? Effectivement, merci pour cette question. Les conflits prolong��s, les crises durables. Mettent les civils dans une situation de danger, les soumettent souvent �� �� des situations de de souffrance aigu�� et dans ces contextes. Il est crucial d'avoir une approche de la stabilisation, de la consolidation de la paix, du post-conflit et de l'aide qui ne soit pas sur l'urgence imm��diate, mais qui soit plut��t dans r��fl��chir le long terme et qui ne soit pas dans dans des strat��gies d'intervention qui soit en silo, parfois hors-sol, d��connect�� de la de la complexit�� des des contextes. L'id��e, c'est qu'il faudrait commencer �� envisager. Une s��curit�� humaine, comme elle a ��t�� Premi��rement pens��e �� partir des ann��es 2000, qui soit centr��e. Autour de l'individu alors��? Ceci pour Premi��rement garantir l'acc��s aux soins, assurer la s��curit�� alimentaire et potentiellement l'autosuffisance des des des populations tant bien que possible, prot��ger les populations en danger, prot��ger leurs droits, les prot��ger de des syst��mes oppressifs de la violence banalis��e et maintenir tant bien que mal un cadre normatif. Juridique port�� par les droits humains fondamentaux et le droit international humanitaire dans dans ce, dans ces contextes de crise, on sait que il y a ��videmment un traitement tr��s local de de des probl��matiques. Comment est-ce que l'on fait justement��? Pour associer davantage les acteurs locaux et notamment la soci��t�� civile, les communaut��s locales �� la d��finition, �� la mise en ��uvre des politiques de s��curit�� humaine, l'approche par la s��curit�� humaine requiert une une forte inclusion des organisations de la soci��t�� civile et de fait, une adaptation au contexte. Et il faut savoir que les organisations de la soci��t�� civile, c'est eux qui portent leur contexte, la connaissance des dynamiques locales, de la culture des soci��t��s, du fonctionnement des communaut��s, mais aussi. En situation de crise, elles sont �� m��me. De d'adapter les m��canismes de r��silience. Ils doivent venir du local pour pour que il y ait une v��ritable transformation qui tende vers l'inclusion syst��mique de l'approche par la s��curit�� humaine et des m��canismes de r��silience viables, surtout en situation de crise et de post-conflit. Il est imp��ratif d'interroger les dynamiques et du pouvoir existant. Qu'est ce qu'il existe��? Qu'est ce qui est d��j�� acquis au niveau local��? Et les organisations de la soci��t�� civile pour ��a sont une ressource. Et ils sont-ils sont n��cessaires. Il est n��cessaire non seulement de rentrer dans des dynamiques, dans des op��rations de co-construction, de co-pilotage, de faire du transfert de de de connaissances, du renforcement de capacit�� de valoriser les savoirs existants et le savoir-faire local et aussi de valoriser, de soutenir les leaders locaux, les ambassadeurs de la communaut�� locale. Je vais rebondir un petit peu sur ce que vous disiez, parce que souvent en situation de de post-crise, finalement, le tissu de la soci��t�� civile locale a quasiment disparu, donc finalement on a dans un premier temps. Une r��ponse qui est apport��e par la soci��t�� civile plut��t internationale. Comment est-ce qu'on on parvient �� recr��er finalement ce tissu des acteurs locaux de la soci��t�� civile qui qui souvent ont ��t�� les premi��res victimes d'un conflit��? Oui, et surtout, d��j�� quand on pense le post-conflit, quand on pense la crise pour ��viter les dynamiques de r��surgence, il est important aussi de de r��fl��chir �� la justice r��paratrice. Et la justice r��paratrice, elle est, elle est d��j�� aussi dans l'existant. Alors oui. Le tissu social, le tissu politique d��cisionnel et parfois d��construit et fragment��. Mais Il n'emp��che que �� des m��canismes de r��silience viables peuvent ��tre port��s et garantis uniquement par les organisations de la soci��t�� civile. C'est pour ��a que le transfert de responsabilit�� d��cisionnelle au niveau local est important. On ne peut pas aussi venir. Dans un pays sans conna��tre les dynamiques locales, on a besoin de r��f��rents. Et puis encore une fois, l'approche par la s��curit�� humaine, elle est beaucoup centr��e par autour du besoin. De l'individu. Comment savoir quel est le besoin de l'individu si on ne va pas l'interroger, si on ne va pas le visibiliser, si on ne va pas travailler avec lui et copiloter une sortie de crise avec lui pour pour reconstruire la paix, on a besoin de de nombreux acteurs. On a m��me besoin que tous les acteurs finalement se s'y mettent et poussent dans le dans le m��me sens. Mais on sait tr��s bien que en fonction de de de leur profil, ils n'ont pas tous la m��me place dans ces processus et dans ces dynamiques. �� votre sens, quels sont les leviers pour renforcer la participation, notamment des femmes et des jeunes, dans les dynamiques de paix��? Alors effectivement, les femmes et les jeunes, ils sont empreints �� de fortes vuln��rabilit��s. Si on est tr��s honn��te, dans les pays r��cipiensaires qui sont majoritairement des pays du Sud, les jeunes repr��sentent plus que la majorit�� de la population et les femmes sont empreints de fortes vuln��rabilit��s. Marginalisation, elles ne et faibles repr��sentativit��. C'est que l'approche, enfin, encore une fois, par la s��curit�� humaine, elle est inclusive, elle ne se limite pas simplement �� l'absence de guerre. Elle a. La la protection des individus. Dans toutes, dans toute leur diversit�� et face aux multiples menaces. Tout ��a pour envisager de promouvoir leur dignit��. Et pour y parvenir, l'inclusion de toutes les tous, tous les segments de la population est important. Et c'est pour ��a que l'approche aussi par la vuln��rabilit�� est importante. Ce que vit un homme n'est pas ce que vit une femme n'est pas ce que vit un jeune, donc c'est pour ��a qu'il est n��cessaire. D'inclure une approche intersectionnelle. Qui prend en compte la diversit�� des dynamiques et des cultures, des identit��s qui soient inclusives, ��a peut passer en soutenant des initiatives locales de transformation des normes et des structures de pouvoir qui marginalisent les femmes, en soutenant des cadres l��gislatives qui garantissent les droits des femmes et des jeunes, en adaptant des solutions qui soient centr��es sur les besoins sp��cifiques aussi des femmes et des jeunes. Donc ��a repasse aussi par des des moments d'identification, des besoins sp��cifiques. ��a passe aussi par par la lutte contre l'impunit��. Il est n��cessaire que dans le cadre de la coop��ration internationale, il faut se positionner le, le, le, la neutralit�� et tout le narratif autour de la neutralit�� face �� l'impunit�� ne n'est plus viable. Il est n��cessaire de se positionner et notamment lorsqu'il y a des violences sexuelles et sexistes. Et on sait qu'en situation de conflit et de post-conflit, les violences sexuelles et sexistes sont g��n��ralement la norme. On a vu dans certains contextes de conflits prolong��s, notamment en R��publique d��mocratique du Congo. Lors des moments d'accalmie, puisque on on dit aujourd'hui on, on estime que c'est un conflit intense depuis la le le M 23 2. Sauf qu'en r��alit��, ��a fait 3 d��cennies que les femmes sont victimes de violences sexuelles et sexistes. Elles sont pr��par��es �� vivre des viols et finalement, aujourd'hui, elles essaient de mettre en place des m��canismes de r��silience locaux qui sont parfois. Tr��s fragiles. Ce que je veux dire par l��, c'est que, en moment d'accalmie. Les femmes subissent des violences de mani��re banalis��e. Donc en fait tous ces ces ces ces contextes tr��s complexes doivent ��tre interrog��s et Pour ce faire, il faut int��grer les populations extr��mement vuln��rables dans les m��canismes de r��ponse et. Soutenir les m��canismes de justice r��paratrice. Merci beaucoup.
Gwenaëlle Sauzet